L’arrivée des biosimilaires (BS) est l’occasion de s’interroger sur la façon d’informer les patients.  Dans ce contexte, il est apparu intéressant de réfléchir à la place du pharmacien.

Notre objectif est d’étudier les effets de l’implication du pharmacien hospitalier sur l’information des patients traités par BS intraveineux.

Etude monocentrique avec inclusion de tous les patients atteints de Rhumatismes Inflammatoires Chroniques (RIC) traités par un BS de l’infliximab. Trois étapes : 1) évaluation initiale du niveau d’information et de connaissances, 2) évolution après remise d’une brochure d’informations [1], 3) évolution après entretien pharmaceutique. Les thèmes abordés étaient : équivalence BS/Biomédicament Référent, fabrication, différence avec générique, efficacité, tolérance, modalités de Prescription et Administration (PA), coût, modalités d’interchangeabilité. Evaluation de l’intégration de l’information par un score reflétant le positionnement du patient sur une échelle variant de -2 (pas du tout d’accord) à +2 (tout à fait d’accord). L’évolution du score de chaque patient a été évaluée à l’aide d’un test de student apparié. 

24 patients traités par BS, 17 patients inclus (1 refus, 6 données incomplètes) : sex ratio 1 ; 4 PR/13 SPA ; 11 déjà traités (9,7 injections en moyenne)/ 6 en initiation. Seulement 4 patients avaient été informés sur les BS avant notre étude (23,5%). Le niveau initial moyen d’information est faible (S=0,29). La lecture de la brochure d’information améliore les connaissances sur la fabrication (p=0,01), l’efficacité (p=0,03) et les PA (p=0,03). L’entretien pharmaceutique complétant la brochure fait progresser le niveau de connaissance sur l’équivalence BS/BR (p=0,01), et le coût (p<0,01). Les connaissances sur la différence avec un médicament générique, la tolérance et les modalités d’interchangeabilité progressent peu. Les résultats ne sont pas influencés par la phase de traitement (initiation ou déjà en cours de traitement) ou le niveau de connaissance initial.

Tous les patients ont apprécié l’intervention pharmaceutique. Elle a été jugée plus particulièrement : pédagogique (S=1,53), claire (S=1,53) et utile (S=1,41).

Les patients ne sont majoritairement pas informés qu’ils sont traités par BS. Le niveau d’information initiale des patients sous BS est globalement faible en accord avec ce qui a été constaté au niveau national [2]. La brochure écrite semble être un bon support d’information malgré quelques notions restant non intégrées par les patients. L’intervention d’un pharmacien permet d’éclaircir les patients sur ces notions, en particulier sur l’équivalence BS/BR. Dans un contexte médiatique de défiance vis-à-vis des médicaments comme les génériques, les patients semblent moins convaincus par la bonne tolérance et les modalités d’interchangeabilité

Le pharmacien hospitalier est un acteur de santé généralement peu en contact avec les patients hospitalisés en dehors des programmes d’éducation thérapeutique. Il apparaît dans cette étude un acteur potentiellement très intéressant dans l’information du patient traité par BS.