Prise de position inter-associative de l’ANDAR, de l’AFS et de France Psoriasis sur les biosimilaires en rhumatologie
S. Tropé (1) ; R. Aubert (2) ; G. Thibaud (3) ; D. Lafarge (4) 
(1) DirecteurANDARParis; (2) PrésidenteAssociation France PsoriasisParis; (3) PrésidentANDARParis; (4) AssociationAFS AFS
Introduction

L’arrivée des biosimilaires représente un enjeu important dans un système de santé désormais contraint. Les modalités de changements de traitement restent floues laissant cours à des pratiques variables notamment quant à l’information du patient. Dans ce contexte, trois associations, prennent position.

Patients et Méthodes

Sur la base des démarches associatives initiées en 2014, de l’évolution des positions des tutelles et d’experts scientifiques et associatifs, une liste de dix positions a été soumise aux bénévoles des trois associations via un questionnaire en ligne (Google Form) proposant pour chaque item une échelle allant de 1 (pas du tout d’accord) à 5 (Tout à fait d’accord). les réponses 1 et 2 pour désaccord, 3 pour accord moyen, 4 et 5 pour accord franc.

Résultats

78 patients ont répondu au questionnaire (ANDAR 47,4%, AFS 37,20%, France Psoriasis 15,4%). 70,5% étaient des femmes. Les accords francs varient de 44,8 à 96,1% selon les positions (médiane à 89%). Seule la position 1 totalise moins de 82% d’accord franc.

1-Les biosimilaires représentent une opportunité pour réduire les dépenses dans un système de santé contraint. Les patients sont sensibles à l’argument économique. 

2- La proposition d’un biosimilaire en initiation de traitement relève de la décision de prescription, avec les mêmes obligations que toute autre prescription. 

3- Le statut de biosimilaire n’est pas honteux et ne doit pas être dissimulé au patient pour éviter les questions qu’il est en droit de se poser. 

4- Le biosimilaire ne doit pas faire l’objet d’une information supplémentaire à celle donnée sur les biomédicaments référents tout comme il ne fait pas l’objet d’une traçabilité différente, cependant sa nature similaire doit être précisée pour permettre au patient d’exercer son choix libre et éclairé. 

5- Etre informé et donner son accord pour recevoir un biosimilaire représente pour les malades un facteur d’adhésion au traitement. 

6-    Le changement de médicament en cours de traitement doit se faire en accord avec le patient, avec une information préalable claire et loyale. 

7-     Les incitations mises en place en France ne doivent pas empêcher les PS de mettre en place le processus de décision partagée qui comprend le choix de la molécule et son coût mais aussi la maniabilité/adaptation du device et des accompagnements du patients proposés. 

8- Les prescripteurs doivent avoir une attitude cohérente face à l’intra-veineux et aux injections sous-cutanées pour transmettre un message clair sur la place du BS dans l’actuelle stratégie thérapeutique des RIC. 

9- Si les malades sont majoritairement ouverts à l’utilisation des BS pour des raisons sociétales sans retour individuel, les prescripteurs doivent également adopter une attitude équivalente sans nécessairement attendre un retour financier au niveau local. 

10-  Les BS ont fait l’objet de travaux sur un potentiel effet nocebo. Les PS devront malgré tout systématiquement tenir compte des Patient Reported Outcomes pour évaluer l’efficacité et la tolérance du traitement sans jugement et sans les disqualifier à cause de leur subjectivité.

Discussion

Entre les incitations et le temps que réclame un accompagnement satisfaisant, les BS impliquent une travail conjoint des professionnels de santé et des associations pour permettre aux patients de prendre des décisions éclairées dans le respect des lois de santé puliques.

Conclusion

Les associations ne sont pas opposées aux BS. Elles se positionnent pour une réelle transparence et prônent la décision médicale partagée.